Les propriétés physiques et mécaniques des polymères synthétiques sont conditionnées par des paramètres moléculaires tels que leur taille, leur composition chimique, leurs groupements terminaux et leur architecture. Notre groupe développe des méthodologies basées sur la spectrométrie de masse pour une caractérisation précise de ces paramètres structuraux. Une attention particulière est portée sur l’étape d’ionisation, rendue particulière par la polymolécularité des échantillons mais pouvant parfois altérer l’intégrité des groupements terminaux réactifs, notamment en MALDI. Nos efforts se focalisent également sur la description des mécanismes de fragmentation des chaînes polymériques, étape essentiellement dans la caractérisation précise des groupements terminaux par MS/MS.
A l’instar de l’ADN, polymère naturel qui stocke l’information génétique de tout être vivant, des données digitales peuvent être inscrites dans des chaînes de polymères synthétiques grâce à une séquence contrôlée des monomères constitutifs qui sont définis comme les lettres d’un alphabet. Ce nouveau domaine d’application des polymères synthétiques est développé depuis quelques années par le groupe du Dr Jean-François Lutz de l’Institut Charles Sadron à Strasbourg et notre équipe conçoit les méthodologies de séquençage MS/MS à même de décoder les informations codées dans ces chaînes. La fragmentation des polymères synthétiques étant dictée par les groupements chimiques qu’ils contiennent, le comportement dissociatif des chaînes peut être exploité pour optimiser leur structure et maintenir une couverture de séquence complète quand la taille des chaînes augmente. Cette approche garantit une lecture fiable des messages encodés dans les polymères digitaux, utilisés pour le stockage de données ou dans des applications anti-contrefaçon.